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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/323

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Enfin, ces jeux ne portent point de joie, si l’on ne gagne ; et cette joie n’est-elle pas injuste, puisqu’elle suppose la perte et le déplaisir du prochain ? En vérité, un tel plaisir est indigne d’un honnête homme : et voilà les trois raisons pour lesquelles l’on a défendu ces mauvais jeux, Saint Louis étant sur mer, et sachant que le Comte d’Anjou son frère jouoit avec Messire Gautier de Nemours, il se leva tout malade qu’il étoit, s’en alla avec bien de la peine dans leur chambre, prit les tables, les dés et une partie de l’argent, et jeta tout dans la mer, en leur témoignant fortement son indignation. La jeune Sara parlant à Dieu de son innocence dans la belle prière qu’elle lui fit, lui représenta qu’elle n’avoit jamais eu de société avec les joueurs et les joueuses.


CHAPITRE XXXIII.

Des Bals, et des autres divertissemens permis, mais dangereux.


LES danses et les bals sont des choses indifférentes de leur nature : mais leur usage, tel qu’il est maintenant établi, est si déterminé au mal par toutes ses circonstances, qu’il porte de grands dangers pour l’âme. On les fait durant la nuit et dans les ténèbres, qui ne peuvent être