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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/341

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la main de Dieu qui a préparé les sacrés liens de votre mariage, et qui vous a donné les uns aux autres ; pourquoi donc ne vous chéririez-vous pas d’un amour tout saint et surnaturel ?

Le premier effet de cet amour, est l’union indissoluble des cœurs après qu’elle a été sanctifiée par l’application des mérites du sang de Jésus-Christ dans le Sacrement ; c’est pourquoi elle est si forte, que l’âme du mari ou de la femme se doit plutôt séparer de son corps, que le mari et la femme se séparent l’un de l’autre ; et cette union est moins celle des corps que des cœurs.

Le second effet de cet amour, est la fidélité inviolable que l’on se doit réciproquement : les cachets étoient anciennement gravés sur les anneaux que l’on portoit au doigt ; la sainte Écriture même nous marque cet usage : voici donc le mystère d’une des cérémonies du mariage. l’Église bénit par la main du Prêtre un anneau qu’il donne premièrement à l’homme, comme le sceau du Sacrement, qui ferme son cœur à tout autre amour qu’à celui de son épouse, tandis qu’elle vivra : après cela, l’homme remet cet anneau en la main de son épouse, pour lui apprendre aussi, que tandis qu’il vivra, elle doit tenir son cœur fermé à tout amour étranger.

Le troisième fruit du mariage, est la génération légitime des enfans, et leur bonne éducation ; et c’est le grand hon-