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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/346

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saint Louis, qui tout dur qu’il étoit à sa propre chair, avoit une tendre amitié pour la Reine son épouse, à qui il en donnoit souvent des marques extrêmement démonstratives ; mais on auroit dû plutôt le louer de ce qu’il savoit si bien, quand il vouloit, se défaire de son esprit guerrier, pour s’accommoder à ces menus devoirs, si nécessaires à la conservation de l’amour conjugal ; car bien que ces petites démonstrations d’amitié ne lient pas les cœurs, elles les approchent, et servent à faire l’agrément d’une douce société.

Sainte Monique étant grosse de saint Augustin, le consacra par plusieurs oblations à la Religion Chrétienne et à la gloire de Dieu, comme il le témoignoit lui-même en disant, qu’il avoit déjà goûté, dès le ventre de sa mère, le sel sacré et divin. C’est une grande instruction pour les femmes chrétiennes qui doivent offrir à la divine Majesté leurs enfans avant qu’ils soient nés ; parce que Dieu, qui accepte ce qu’un cœur humble lui présente, donne ordinairement sa bénédiction en ce temps-là à la foi et à l’amour des mères : témoin Samuel, saint Thomas d’Aquin, saint André de Fiesole, et plusieurs autres. La mère de saint Bernard, digne mère d’un tel fils, prenoit ses enfans entre ses bras aussitôt qu’ils étoient nés, les offroit à Jésus-Christ, et commençoit à les aimer avec respect comme un dépôt sacré que Dieu lui avoit