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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/349

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foible, fragile et sujette à perdre ce qu’elle a de vertu ; semblable à ces fruits tendres et délicats, comme la cerise, qui ne conservent jamais leur bonté, qu’étant confis. L’homme infidèle, dit saint Paul, est sanctifié par la femme fidèle, et la femme infidèle sanctifiée par l’homme fidèle ; parce que l’amour conjugal porte un grand attrait à suivre la vertu où elle paroît. Mais quelle bénédiction répandra donc le Ciel sur un mari et une femme tous deux fidèles, qui savent se sanctifier l’un l’autre par une véritable crainte de Dieu !

Au reste, il faut qu’ils sachent si bien se supporter l’un l’autre dans leurs imperfections, que du moins ils ne se fâchent jamais tous deux en même-temps, de peur de donner lieu à de mauvaises contestations et à la dissension, parce que, comme les abeilles ne s’arrêtent pas dans les lieux où l’on entend la voix retentir par les échos, le Saint-Esprit n’habite point en une maison de tumulte, de bruit et de querelle.

Nous savons de saint Grégoire de Nazianze, que de son temps les Chrétiens faisoient tous les ans une fête du jour de leur mariage ; et j’approuverois fort cet usage parmi nous, pourvu que l’on voulut en bannir toute la joie mondaine et sensuelle ; de sorte qu’on sanctifiat ce jour par la confession et la communion, par l’application à demander au Seigneur la continuation de ses bénédictions, par le renouvellement des