Aller au contenu

Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans cette supposition, selon que l’on s’écarte plus ou moins de cet ordre, les péchés sont plus ou moins exécrables, mais toujours mortels ; car la propagation de la société humaine étant la première et la principale fin du mariage, jamais on ne peut licitement se départir de l’ordre qu’elle vous demande. Cependant, quoique cette fin ne puisse pas avoir son effet par la raison de quelque empêchement, comme la stérilité ou la grossesse, le commerce de l’amour conjugal ne laisse pas de pouvoir être juste et saint, si l’on suit les règles que demande la procréation des enfans, aucun accident ne pouvant jamais préjudicier à la loi que la fin principale du mariage a imposée.

Certes, l’infâme et exécrable action d’Onan contre les lois du mariage, étoit détestable devant Dieu, ainsi que l’Écriture Sainte nous l’apprend. Et bien que quelques hérétiques de notre temps, cent fois plus blâmables que les Cyniques dont parle saint Jérôme, sur l’Épître aux Ephesiens, aient voulu dire que c’étoit l’intention perverse de ce méchant homme qui déplaisoit à Dieu ; l’Écriture en parle autrement, et assure en particulier que son action même étoit détestable et abominable devant Dieu.

6. L’honnêteté naturelle et chrétienne demande qu’on ne laisse pas engager son esprit dans tout ce commerce sensuel, et qu’on tâche même de l’en purifier promp-