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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/36

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également utile l’honneur et le mépris. elle reçoit avec une même dispositition le plaisir et la douleur, et elle nous remplit d’une admirable suavité.

Contemplez l’échelle de Jacob ; car c’est une fidèle peinture de la Vie Dévote. Les deux côtés de cette échelle nous représentent l’Oraison qui demande l’amour de Dieu, et l’usage des Sacremens qui nous le donne. Les échelons sont les diverses degrés de charité, par lesquels l’on va de vertu en vertu, soit en s’abaissant jusqu’à servir le prochain et souffrir ses foiblesses, soit en s’élevant par la contemplation jusqu’à l’union amoureuse de Dieu. Or, considérez, je vous prie, comme ces bienheureux Anges revêtus d’un corps humain, descendent et montent par cette échelle, et nous représentent bien les vrais dévots qui ont un esprit angélique. Ils nous paroissent jeunes, et cette jeunesse nous marque la force et l’activité spirituelle de la dévotion. Leurs ailes nous figurent le vol et l’élancement de l’âme en Dieu par la sainte Oraison ; mais en même-temps ils ont des pieds, et cela nous apprend que nous devons vivre sur la terre avec les autres hommes dans une sainte et paisible société. Leur beauté et la joie peinte sur leurs visages, nous marquent la douce tranquillité avec laquelle il faut recevoir tous les événemens de la vie : et leur tête nue aussi-bien que leurs bras et leurs pieds,