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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/393

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Louis à son fils, quand vous aurez quelque chose sur le cœur, faites-en aussitôt confidence à votre Confesseur ou à quelque bonne personne ; car la consolation que vous en recevrez, vous aidera à porter doucement votre peine.


CHAPITRE XII.

De la Tristesse.


LA tristesse qui est, selon Dieu, dit St. Paul, opère la pénitence pour le salut, et la tristesse du monde opère la mort. La tristesse peut donc être bonne et mauvaise, selon les divers effets qu’elle opère en nous ; mais elle y en opère plus de méchans que de bons ; car il n’y en a que deux qui soient bons, savoir : la miséricorde et la pénitence ; et il y en a six fort méchans, savoir : l’angoisse, l’indignation, la jalousie, l’envie, l’impatience et la mort : ce qui a fait dire au Sage, que la tristesse fait périr beaucoup de personnes, et ne porte aucune utilité.

L’ennemi s’en sert pour tenter les bons jusques dans leurs bonnes œuvres, comme il tâche de porter les méchans à se réjouir du mal qu’ils font ; et comme il ne peut procurer le mal, qu’en le faisant trouver agréable, il ne peut aussi détourner du bien, qu’en le faisant paroître incommode.