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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/417

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pour accoutumer son petit enfant à la mamelle. 2.° Cependant Dieu leur ôte quelquefois le lait et le miel après un certain temps, selon les sages dispositions de sa miséricorde, afin de les faire à une nourriture plus solide, c’est-à-dire, afin de fortifier leur dévotion par l’épreuve des dégoûts et des tentations. 3. Il s’élève quelquefois de grandes tentations parmi les sécheresses ou stérilités d’esprit, et il faut les bien distinguer : car l’on doit combattre constamment les tentations, puisqu’elles ne sont pas de Dieu ; mais il faut souffrir patiemment les sécheresses, puisque Dieu prétend qu’elles nous servent d’exercice. 4.° Nous ne devons pas nous laisser abattre par les dégoûts intérieurs, ni dire comme le bon Geoffroy, jamais je n’aurai de joie, puisque durant la nuit nous devons attendre la lumière : et réciproquement, il ne faut pas dire durant les beaux jours de la vie spirituelle, je n’aurai jamais de tristesse, puisque le Sage nous donne cet avis : En jouissant des biens que vous fournit le jour heureux où vous vous trouverez, précautionnez-vous contre le jour malheureux qui le suivra. L’on doit donc bien espérer dans les peines, et craindre dans les prospérités ; et en l’un et l’autre état, il se faut toujours humilier. 5. C’est un souverain remède de découvrir son mal à quelque ami sage et spirituel, qui nous puisse soulager.