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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/43

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qui vous conduira et vous instruira par son ministère, en lui mettant dans le cœur et dans la bouche les sentimens et les paroles nécessaires à votre conduite ; ainsi vous le devez écouter comme un Ange descendu du Ciel, pour vous y conduire. Ajoutez à la confiance une fidèle sincérité, traitant avec lui à cœur ouvert, et lui découvrant fidèlement le bien et le mal qui est en vous ; le bien en sera plus sûr, et le mal plus court ; votre âme en sera plus forte dans ses peines, et plus modérée dans ses consolations. Joignez un religieux respect à la confiance, et dans un si juste tempérament, que la vénération ne diminue point la confiance, et que la confiance ne fasse rien perdre du respect : confiez-vous en lui avec le respect d’une fille envers son père, et respectez-le avec la confiance d’un fils envers sa mère. En un mot, cette amitié qui doit avoir de la force et de la douceur, doit être toute spirituelle, toute sainte, toute sacrée, toute divine.

Choisissez-en un entre mille, dit Avila ; et moi je dis entre dix mille ; car il s’en trouve bien moins qu’on ne pense, qui soient capables de ce ministère. Il y faut de la charité, de la science, de la prudence ; et si l’une de ces trois qualités manque, le choix que l’on fera ne sera pas sans danger. Je vous le dis encore : demandez un Directeur à Dieu ; et quand vous l’aurez trouvé, bénissez-en sa divine