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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/53

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qu’une qu’une foible contrition, mais très-réelle, il ne laisse pas de se déterminer de bonne foi à ne plus pécher ; mais quand sa haine est bien vive, et sa douleur bien profonde, il déteste tout ensemble et efficacement le péché, toutes les habitudes, et tout ce qui peut lui servir d’attrait et d’occasion. Il faut donc, Philothée, donner à la douleur de vos péchés toute la force et l’étendue que vous pourrez, afin qu’elle s’étende aux moindres circonstances du péché : c’est ainsi que la Magdelaine, dès le premier moment de sa conversion, perdit tellement le goût de ses plaisirs, qu’elle n’en retint pas même l’idée ; c’est ainsi que David protestoit, qu’il haïssoit le péché, les voies et les sentiers du péché : c’est en cela que consiste ce renouvellement de l’âme, comparé par le même Prophète au renouvellement de l’aigle.

Mais pour prendre vivement cette idée de la malice du péché, et en concevoir une vraie douleur, il faut vous appliquer à bien faire les Méditations suivantes, dont l’usage détruira dans votre cœur, par la grâce de Dieu, tout le péché jusqu’à ses racines ; c’est à ce dessein que je vous les ai préparées, selon la méthode que j’ai jugée la meilleure ; vous les ferez : l’une après l’autre, en suivant l’ordre que je leur ai donné, et n’en prenant qu’une pour chaque jour. Je vous conseille, si cela est faisable, que ce soit le matin, parce que