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Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/58

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précisément que pour nous faire ce bien, en nous élevant par sa grâce à la participation de sa gloire : c’est en cette vue, Philothée, qu’il vous a donné tout ce que vous avez, l’entendement pour le connoître et pour l’adorer, la mémoire pour vous souvenir de lui, la volonté pour l’aimer, l’imagination pour vous représenter ses bienfaits, les yeux pour vous faire admirer ses œuvres, la langue pour le louer, et ainsi des autres puissances et facultés.

2. Puisque c’est là l’intention que Dieu a eue en vous créant, certainement vous devez condamner et éviter toutes les actions qui sont contraires à cette fin ; et à l’égard de celles qui ne peuvent pas vous y servir, vous devez les mépriser comme vaines et superflues.

3. Voyez donc quel est le malheur du monde qui ne pense point à cela, le malheur, dis-je, des hommes qui vivent comme s’ils étoient convaincus qu’ils ne sont au monde que pour bâtir des maisons, se faire d’agréables jardins, accumuler richesses sur richesses, et s’occuper de frivoles amusemens.

Affections et Résolutions.

1. Confondez-vous en reprochant à votre âme sa misère et l’oubli de ces vérités. Hélas ! de quoi mon esprit étoit-il occupé, Ô mon Dieu, quand je ne pensois pas à vous ! de quoi me ressouvenois-je, quand