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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/158

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DE L’ALLEMAGNE

CHAPITRE XIV.

La Saxe.


Depuis la réformation, les princes de la maison de Saxe ont toujours accordé aux lettres la plus noble des protections, l’indépendance. On peut dire hardiment que dans aucun pays de la terre il n’existe autant d’instruction qu’en Saxe et dans le nord de l’Allemagne. C’est là qu’est né le protestantisme, et l’esprit d’examen s’y est soutenu depuis ce temps avec vigueur.

Pendant le dernier siècle, les électeurs de Saxe ont été catholiques ; et, quoiqu’ils soient restés fidèles au serment qui les obligeoit à respecter le culte de leurs sujets, cette différence de religion entre le peuple et ses maîtres a donné moins d’unité politique à l’Etat. Les électeurs rois de Pologne ont aimé les arts plus que la littérature, qu’ils ne gênoient pas, mais qui leur étoit étrangère. La