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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/206

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DE L’ALLEMAGNE

bilement ce qu’on ignore. La candeur souffre de tous ces défauts d’instruction dont on ne peut s’empêcher d’être heureux. Savoir parfaitement ce qu’on sait, donne un repos à l’esprit qui ressemble à la satisfaction de la conscience. La bonne foi de Pestalozzi, cette bonne foi portée dans la sphère de l’intelligence, et qui traite avec les idées aussi scrupuleusement qu’avec les hommes, est le principal mérite de son école ; c’est par-là qu’il rassemble autour de lui des hommes consacrés au bien-être des enfants d’une façon tout-à-fait désintéressée. Quand dans un établissement public aucun des calculs personnels des chefs n’est satisfait, il faut chercher le mobile de cet établissement dans leur amour de la vertu : les jouissances qu’elle donne peuvent seules se passer de trésors et de pouvoir.

On n’imiteroit point l’institut de Pestalozzi en transportant ailleurs sa méthode d’enseignement ; il faut établir avec elle la persévérance dans les maîtres, la simplicité dans les écoliers, la régularité dans le genre de vie, enfin surtout les sentiments religieux qui animent cette école. Les pratiques du culte n’y sont pas suivies avec plus d’exactitude qu’ailleurs ; mais tout s’y passe au nom de la divinité, au nom de ce sentiment élevé, no-