Aller au contenu

Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

tout ce qui est vertueux et digne de louange soit l’objet de vos pensées !… C’est cette flamme céleste que j’ai choisie pour guide, elle apparoît au-devant de mes pas, et montre à mon œil ambitieux une route plus sainte.

C’est par elle que le prestige des plaisirs terrestres ne m’a point trompé : quand j’étois prêt à m’égarer, le souvenir des heures saintes où mon âme fut initiée, les douces voix des anges, leurs harpes, leurs concerts me rappelèrent à moi-même.

Je suis au but, oui j’y suis arrivé, et je tremble de bonheur ; ainsi (pour parler humainement des choses célestes), ainsi nous serons émus, quand nous nous trouverons un jour auprès de celui qui mourut et ressuscita pour nous.

C’est mon Seigneur et mon Dieu dont la main puissante m’a conduit à ce but à travers les tombeaux ; il m’a donné la force et le courage contre la mort qui s’approchoit ; et des dangers inconnus, mais terribles, furent écartés du poëte, que protégeoit le bouclier céleste.

J’ai terminé le chant de la nouvelle alliance ; la redoutable carrière est parcourue. Ô Médiateur céleste, je l’espérois de toi. »