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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/259

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KLOPSTOCK

horter lui-même à bien mourir : ainsi les sentiments exprimés par le jeune homme étoient assez purs pour consoler le vieillard.

Ah ! qu’il est beau le talent, quand on ne l’a jamais profané, quand il n’a servi qu’à révéler aux hommes, sous la forme attrayante des beaux-arts, les sentiments généreux et les espérance religieuses obscurcies au fond de leur cœur !

Ce même chant de la mort de Marie fut lu à la cérémonie funèbre de l’enterrement de Klopstock. Le poëte étoit vieux quand il cessa de vivre ; mais l’homme vertueux saisissoit déjà les palmes immortelles qui rajeunissent l’existence et fleurissent sur les tombeaux. Tous les habitants de Hambourg rendirent au patriarche de la littérature les honneurs qu’on n’accorde guère ailleurs qu’au rang ou au pouvoir, et les mânes de Klopstock reçurent la récompense que méritoit sa belle vie.