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Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 1, 1814.djvu/49

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DES MŒURS DES ALLEMANDS

CHAPITRE II.

Des mœurs et du caractère des Allemands.


Quelques traits principaux peuvent seuls convenir également à toute la nation allemande, car les diversités de ce pays sont telles qu’on ne sait comment réunir sous un même point de vue des religions, des gouvernements, des climats, des peuples même si différents. L’Allemagne du midi est, à beaucoup d’égards, toute autre que celle du nord ; les villes de commerce ne ressemblent point aux villes célèbres par leurs universités ; les petits États diffèrent sensiblement des deux grandes monarchies, la Prusse et l’Autriche. L’Allemagne étoit une fédération aristocratique : cet empire n’avoit point un centre commun de lumières et d’esprit public ; il ne formoit pas une nation compacte, et le lien manquoit au faisceau. Cette division de l’Allemagne, funeste à sa force poli-