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Page:De Staël – La Révolution française, Tome II.djvu/418

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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Bonaparte avoit fait subir quelques années auparavant à leur belle et vertueuse reine. La délivrance de l’Allemagne avoit été depuis long-temps l’objet des désirs de l’empereur de Russie. Lorsque les François furent repoussés de son pays, il se dévoua à cette cause, non-seulement comme souverain, mais comme général ; et plusieurs fois il exposa sa vie, non en monarque garanti par ses courtisans, mais en soldat intrépide. La Hollande accueillit ses libérateurs, et rappela cette maison d’Orange, dont les princes sont maintenant, comme jadis, les défenseurs de l’indépendance et les magistrats de la liberté. Quelque influence qu’aient eue aussi sur cette époque les victoires des Anglois en Espagne, nous parlerons ailleurs de lord Wellington ; car il faut s’arrêter à ce nom, on ne peut le prononcer en passant.

Bonaparte revint à Paris, et dans ce moment encore la France pouvoit être sauvée. Cinq membres du corps législatif, Gallois, Raynouard, Flaugergues, Maine de Biran et Laîné, demandèrent la paix au péril de leur vie : chacun d’eux pourroit être désigné par un mérite particulier ; et le dernier que j’ai nommé, Laîné, perpétue chaque jour, par ses talens et sa conduite, le souvenir d’une action qui suffiroit pour