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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/164

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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

vigueur ; et cependant, je le répète, on voyoit là des députés que la nation livrée à elle-même n’eût jamais acceptés. Mais telle est la force de l’opinion, quand on se sent en sa présence ; tel est l’enthousiasme qu’inspire une tribune d’où l’on se fait entendre à tous les esprits éclairés de l’Europe, que des principes sacrés, obscurcis par de longues années de despotisme, ont reparu en moins de quinze jours ; et dans quelles circonstances ont-ils reparu ! quand des factions de toute espèce s’agitoient dans l’assemblée même, et quand trois cent mille soldats étrangers étoient sous les murs de Paris.

Un bill des droits, car j’aime à me servir dans cette occasion de l’expression anglaise, elle ne rappelle que des souvenirs heureux et respectables ; un bill des droits fut proposé et adopté au milieu de ce désastre, et dans le peu de mots qu’on va lire, il existe une puissance immortelle, la vérité[1].

Je m’arrête à ce dernier acte, qui a précédé de quelques jours l’envahissement total de la France par les armées étrangères : c’est là

  1. L’auteur vouloit insérer ici la déclaration de la chambre des représentans, en en retranchant ce qui pourroit ne pas être d’accord avec les principes professés dans cet ou-