Aller au contenu

Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

SIXIÈME PARTIE.

CHAPITRE PREMIER.

Les François sont-ils faits pour être libres ?.

LES François ne sont pas faits pour être libres, dit un certain parti parmi les François, qui veut bien faire les honneurs de la nation, au point de la représenter comme la plus misérable des associations d’hommes. Qu’y a-t-il en effet de plus misérable que de n’être capable ni de respect pour la justice, ni d’amour de la patrie, ni de force d’âme, vertus dont la réunion, dont une seule peut suffire pour être digne de la liberté ? Les étrangers ne manquent pas de s’emparer d’un tel propos, et de s’en glorifier, comme s’ils étoient d’une plus noble race que les François. Cette ridicule assertion ne signifie pourtant qu’une chose, c’est qu’il convient à de certains privilégiés d’être reconnus pour les seuls qui puissent gouverner sagement