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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/209

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CONSIDÉRATIONS

dets des plus grands seigneurs entrent sans hésiter, quand les circonstances les y appellent. La même famille tient souvent à des pairs d’une part, et de l’autre aux plus simples marchands de telle ou telle ville de province. Cet ordre politique encourage toutes les facultés de chacun, parce qu’il n’y a point de bornes aux avantages que la richesse et le talent peuvent valoir, et qu’aucune exclusion n’interdit ni les alliances, ni les emplois, ni la société, ni les titres, au dernier, des citoyens anglois, s’il est digne d’être le premier.

Mais, dira-t-on, en France, même sous l’ancien régime, on a nommé des individus sans naissance aux plus grandes places. Oui, on s’est servi d’eux quelquefois, quand ils étoient utiles à l’état; mais dans aucun cas on ne pouvoit faire d’un bourgeois l’égal d’un gentilhomme. Comment donner des décorations de premier ordre à un homme de talent sans naissance, puisqu’il falloit des preuves généalogiques pour avoir le droit de les porter ? A-t-on vu faire un duc et pair de ce qu’on auroit appelé un parvenu ? et ce mot de parvenu à lui seul n’est-il pas une offense ? Les membres des parlemens françois eux-mêmes, nous l’avons déjà dit, n’ont jamais pu se faire