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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/213

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CONSIDÉRATIONS

répugnance à parler en société, il y a presque toujours, dans les salles où les comités se rassemblent, des places pour les spectateurs, et une estrade d’où les orateurs s’adressent à l’assemblée.

J’assistois à l’une de ces discussions, dans laquelle on présentoit avec force les motifs faits pour exciter la générosité des auditeurs. Il s’agissoit d’envoyer des secours aux habitans de Leipsick, après la bataille donnée sous leurs murs. Le premier qui parla fut le duc d’York, le second fils du roi, la première personne du royaume après le prince régent, homme très-habile et très-estimé dans la direction de son ministère, mais qui n’a ni l’habitude, ni le goût de se faire entendre en public. Il triompha cependant de sa timidité naturelle, parce qu’il croyoit ainsi donner un encouragement utile. Les courtisans des monarchies absolues n’auroient pas manqué de dire à un fils de roi, d’abord, qu’il ne devoit rien faire qui lui coûtât de la peine ; et, secondement, qu’il auroit tort de se commettre en haranguant le public au milieu des marchands, ses collègues à la tribune. Cette pensée ne vint pas seulement au duc d’York, ni à aucun Anglois, de quelque opinion qu’il fut. Après le duc d’York, le duc