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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/227

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CONSIDÉRATIONS

me, si, dans une poursuite semblable, le plaignant étoit un homme du dernier rang de la société.

« Messieurs, lorsque cette malheureuse catastrophe arriva, je me souviens d’avoir dit à quelques personnes ici présentes, qu’il étoit difficile au premier coup d’œil de remonter au principe qui a dicté ces exceptions indulgentes aux règles générales de la procédure, et de s’expliquer pourquoi nos ancêtres ont étendu aux conspirations contre la personne du roi, les précautions qui concernent les trahisons contre le gouvernement. En effet, dans les cas de trahison politique, les intérêts et les passions de grandes masses d’hommes en puissance, se trouvant compromis et agités, il devient nécessaire d’établir un contre-poids pour donner du calme et de l’impartialité aux tribunaux criminels ; mais une tentative d’homicide contre la personne du roi, sans aucune connexion avec les affaires publiques, sembloit devoir être assimilée à tout autre crime du même genre, commis contre un simple particulier. Mais, Messieurs, la sagesse de la loi est plus grande que celle d’un homme quel qu’il soit ; combien donc n’est-elle pas au-dessus de la mienne ! Une