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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/241

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CONSIDÉRATIONS

propre cause, en parvenant à démontrer la dégradation de l’espèce humaine ; « au moins vous nous accorderez que les candidats dépensent des sommes énormes pour être élus. » On ne sauroit nier que, dans certaines élections, il n’y ait de la vénalité, malgré les lois sévères. La plus considérable de toutes les dépenses est celle des frais de voyage, dont l’objet est d’amener au lieu de l’élection des votans qui vivent à une grande distance. Il en résulte qu’il n’y a que des personnes très-opulentes qui puissent courir le risque de se présenter comme candidats pour de telles places, et que le luxe des élections devient quelquefois une folie en Angleterre, comme tout autre luxe dans d’autres monarchies. Néanmoins, dans quel pays peut-il exister des élections populaires, sans qu’on cherche à captiver la faveur du peuple ? C’est précisément le grand avantage de cette institution. Il arrive alors une fois que les riches ont besoin de la classe qui, d’ordinaire, est dans leur dépendance. Lord Erskine me disoit que, dans sa carrière d’avocat et de membre de la chambre des communes, il n’y avoit peut-être pas un habitant de Westminster auquel il n’eût adressé la parole ; tant il y a de rapports politiques entre les bourgeois et les hommes du