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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/27

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CONSIDÉRATIONS

ne peut pas donner le nom de principes à cette théorie qui interdit la réfutation, et ne soutient pas la lumière. La situation des émigrés leur dicte les opinions qu’ils proclament, et voilà pourquoi la France a toujours redouté que le pouvoir fût entre leurs mains. Ce n’est point l’ancienne dynastie qui lui inspire aucun éloignement, c’est le parti qui veut régner sous son nom. Quand les émigrés ont été rappelés par Bonaparte, il pouvoit les contenir, et l’on ne s’est point aperçu de leur influence. Mais comme ils se disent exclusivement les défenseurs des Bourbons, on a craint que la reconnaissance de cette famille envers eux ne put l’entraîner à remettre l’autorité militaire et civile à ceux contre lesquels la nation avoit combattu pendant vingt-cinq ans, et qu’elle avoit toujours vus dans les rangs des armées ennemies. Ce ne sont point non plus les individus composant le parti des émigrés qui déplaisent aux François restés en France ; ils se sont mêlés avec eux dans les camps et même dans la cour de Bonaparte. Mais comme la doctrine politique des émigrés est contraire au bien de la nation, aux droits pour lesquels deux millions d’hommes ont péri sur le champ de bataille, aux droits pour lesquels, ce qui est plus douloureux encore, des