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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/275

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CONSIDÉRATIONS

CHAPITRE VI.

De la société en Angleterre, et de ses rapports avec l’ordre
social
.

IL n’est pas probable qu’on revoie jamais nulle part, ni même en France, une société comme celle dont on a joui dans ce pays pendant les deux premières années de la révolution, et à l’époque qui l’a précédée. Les étrangers qui se flattent de ne trouver rien de semblable en Angleterre, sont fort désappointés ; car ils s’y ennuient souvent beaucoup. Bien que ce pays renferme les hommes les plus éclairés et les femmes les plus intéressantes, les jouissances que la société peut procurer ne s’y rencontrent que rarement. Quand un étranger entend bien l’anglais, et qu’il est admis à des réunions peu nombreuses, composées des hommes transcendans du pays, il goûte, s’il en est digne, les plus nobles jouissances que la communication des êtres pensans puisse donner ; mais ce n’est point dans ces fêtes intellectuelles que consiste la société d’Angleterre. On est tous les jours invité à Londres à d’immenses assemblées,