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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE VIII.


M. DICKSON n’égalait en rien le père d’Oswald : il n’avait ni son esprit ni son caractère ; mais au moment de sa mort il était auprès de lui ; et, né la même année, on eût dit qu’il restait encore quelques jours en arrière pour lui porter des nouvelles de ce monde. Oswald lui donna le bras pour monter l’escalier ; il sentait quelque charme dans ces soins donnés à la vieillesse, seule ressemblance avec son père qu’il pût trouver dans M. Dickson. Ce vieillard avait vu naître Oswald, et ne tarda pas à lui parler sans contrainte de tout ce qui le concernait. Il blâma fortement sa liaison avec Corinne, mais ses faibles argumens auraient eu sur l’esprit d’Oswald bien moins d’ascendant encore que ceux de lady Edgermond, si M. Dickson ne lui avait pas remis la lettre que son père, lord Nelvil, écrivit à lord Edgermond, lorsqu’il voulut rompre le mariage