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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome II, 1807.djvu/424

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CORINNE OU L’ITALIE.

Dickson s’il s’était passé quelque chose dans leur conversation qui put affliger son gendre : il lui raconta naïvement ce qu’il avait dit. Lady Edgermond devina dans l’instant la vérité et frémit de la douleur qu’Oswald ressentirait, s’il savait avec certitude que Corinne était venue le chercher en Écosse ; et prévoyant bien qu’il interrogerait de nouveau M. Dickson, elle lui dit ce qu’il devait répondre pour détourner lord Nelvil de ses soupçons. En effet, dans un second entretien M. Dickson n’accrut pas son inquiétude à cet égard ; mais il ne la dissipa point, et la première idée d’Oswald fut de demander à son domestique si toutes les lettres qu’il lui avait remises depuis environ trois semaines venaient de la poste, et s’il ne se souvenait pas d’en avoir reçu autrement. Le domestique assura que non ; mais comme il sortait de la chambre, il revint sur ses pas, et dit à lord Nelvil : Il me semble cependant pue le jour du bal un aveugle m’a remis une lettre pour votre seigneurie ; mais c’était sans doute pour implorer ses secours. — Un aveugle, reprit Oswald ; non, je n’ai point reçu de lettre de lui : pourriez-vous me le retrouver ? — Oui, très-facilement, reprit le domestique, il demeure dans le village. — Allez le chercher, dit lord Nelvil ; et ne pouvant pas at-