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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome II, 1807.djvu/477

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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE III.


RENTRÉ chez lui, il s’enferma dans sa charmbre tout le jour. Lucile vint à l’heure du dîner frapper doucement à sa porte. Il ouvrit, et lui dit : — Ma chère Lucile, permettez que je reste seul aujourd’hui ; ne m’en sachez pas mauvais gré. — Lucile se retourna vers Juliette, qu’elle tenait par la main, l’embrassa et s’éloigna sans prononcer un seul mot. Lord Nelvil referma sa porte, et se rapprocha de sa table sur laquelle était la lettre qu’il écrivait à Corinne. Mais il se dit en versant des pleurs : — Serait-il possible que je fisse aussi souffrir Lucile ? À quoi sert donc ma vie, si tout ce qui m’aime est malheureux par moi ? —

Lettre de lord Nelvil a Corinne.

« Si vous n’étiez pas la plus généreuse personne du monde, qu’aurais-je à vous dire ?