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Page:De Staël - Corinne ou l'Italie, Tome II, 1807.djvu/5

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LIVRE XI.

NAPLES ET l’HERMITAGE DE
SAINT SALVADOR.

CHAPITRE PREMIER.


OSWALD était fier d’emmener sa conquête ; lui, qui se sentait presque toujours troublé dans ses jouissances par les réflexions et les regrets, n’éprouvait plus cette fois la peine de l’incertitude. Ce n’était pas qu’il fût décidé, mais il ne s’occupait pas de l’être, et il se laissait aller aux événemens, espérant bien être entraîné par eux à ce qu’il souhaitait. Ils traversèrent la campagne d’Albano, lieu où l’on montre encore ce qu’on croit être le tombeau des Horaces et des Curiaces[1]. Ils passèrent près du lac de Nemi et des bois sacrés qui l’entourent. On dit qu’Hippolyte fut ressuscité par Diane dans ces lieux ; elle ne permettait pas aux chevaux d’en approcher, et perpétuait, par cette défense, le

  1. Il y a une charmante description du lac d’Albane, dans un recueil de poésies de madame Bruun née Munter, l’une des femmes de son pays dont le talent et l’imagination méritent le plus d’éloges.