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Page:De l'amour des femmes pour les sots. Nouvelle éd. (1858).pdf/47

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et cette contrainte, dont à son insu il est la cause, jette du froid dans les conversations les plus indifférentes, éloigne la familiarité et effarouche l’inclination prête à naître.

Mais le sot ne déconcerte ni n’offusque les femmes. Dès la première entrevue, il les rassure, et il fraternise avec elles. Il s’élève sans gaucherie jusqu’à leurs entretiens les plus fades ; il jase comme elles, il minaude comme elles. Il leur sourit et elles lui sourient. Il les comprend et elles le comprennent. Loin de se sentir déplacées dans sa compagnie, elles la recherchent, parce qu’elles y brillent. Elles peuvent, devant lui, aborder tous les sujets et causer de toutes choses, innocemment, sans conséquence. Dans la persuasion qu’il ne pense ni mieux ni autrement qu’elles, elles viennent à son secours quand une idée lui manque : elles suppléent à sa disette.