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Page:Delacroix - Journal, t. 1, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/230

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.


Contre la porte de l’escalier, Prisciada ; mouchoir violâtre sur la tête et sous le cou. Des Juifs assis sur les marches ; vus à moitié sur la porte, éclairés très vivement sur le nez, un tout debout dans l’escalier ; ombre portée reflétée et se détachant sur le mur, reflet clair jaune.

En haut, les Juives qui se penchent. Une à gauche, nu-tête, très brune, se détachant sur le mur éclairé du soleil. Dans le coin, le vieux Maure à la barbe de travers : haïjck pelucheux, turban placé bas sur le front, barbe grise sur le haïjck blanc. L’autre Maure, nez plus court, très mâle, turban saillant. Un pied hors de la pantoufle, gilet de marin et manches idem.

Par terre, sur le devant, le vieux Juif jouant du tambour de basque ; un vieux mouchoir sur la tête ; on voit la calotte noire. Gélabia déchirée ; on voit l’habit déchiré vers le cou.

Les femmes dans l’ombre près de la porte, très reflétées.

21 février, le soir. — En sortant pour aller à la noce juive, les marchands dans leur boutique. Les lampes les unes au mur, le plus souvent pendues en avant à une corde, des pots sur une planche, des palancos. Ils prennent le beurre avec les mains et le mettent sur une feuille. En entrant dans la rue à droite, il y en avait un dont la lampe était cachée par un morceau de toile qui pendait de l’auvent.

Avant le dîner, en allant au jardin de Suède, les