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Page:Delacroix - Journal, t. 1, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/277

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

naison n’explique pas l’absence complète de l’inspiration. Alexandre procédait, selon l’expression de Bossuet, par grandes et impétueuses saillies. Il chérissait les poètes et n’avait que de l’estime pour les philosophes. César chérissait les philosophes et n’avait que de l’estime pour les poètes. Tous les deux sont parvenus au faîte de la gloire, le premier par l’inspiration étayée de la combinaison, le second par la combinaison étayée de l’inspiration. Alexandre fut grand surtout par l’âme et César par l’esprit.

— « … Le vrai mérite d’un bon prince est d’avoir un attachement sincère au bien public, d’aimer sa patrie et la gloire. Je dis la gloire, car l’heureux instinct qui anime les hommes du désir d’une bonne réputation est le vrai principe d’une action héroïque ; c’est le nerf de l’âme qui la réveille de la léthargie pour la porter aux entreprises utiles, nécessaires et louables. » (Frédéric.)

— « L’homme supérieur vit en paix avec tous les hommes, sans toutefois agir absolument de même. L’homme vulgaire agit absolument de même, sans toutefois s’accorder avec eux. Le premier est facilement servi et difficilement satisfait ; l’autre, au contraire, est facilement satisfait et difficilement servi. » (Confucius.)