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Page:Delacroix - Journal, t. 1, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/357

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

— Le soir, un instant chez Leblond, qui était venu après sa maladie.

Vieillard est venu aussi pendant la journée. J’ai bien regretté d’être absent.

5 mars. — Hier, en travaillant l’enfant qui est près de la femme de gauche dans l’Orphée, je me souvins de ces petites touches multipliées faites avec le pinceau et comme dans une miniature, dans la Vierge de Raphaël, que j’ai vue rue Grange-Batelière, avec Villot. Dans ces objets où l’on sacrifie au style avant tout, le beau pinceau libre et fier de Vanloo ne mène qu’à des à peu près. Le style ne peut résulter que d’une grande recherche, et la belle brosse est forcée de s’arrêter quand la touche est heureuse.

Tâcher de voir au Musée les grandes gouaches du Corrège : je crois qu’elles sont faites à très petites touches.

— Arnoux sort d’ici ce matin. Nous parlions des artistes qui se trouvent dans la position d’écrire sur leurs confrères, et il me rapporte le mot d’un M. Gabriel, vaudevilliste, qui dit à ce sujet : « On ne peut à la fois tenir les étrivières et montrer son derrière. »

— Je reçois une invitation pour dîner lundi chez le duc de Montpensier. Fatigue.

— Arnoux est venu me trouver ce matin ; il n’est pas agréé pour le Salon, à la Revue[1].

  1. La Revue des Deux Mondes.