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Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/355

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

tion pour les ouvrages de courte haleine qui ne fatiguent pas plus le lecteur qu’ils n’ont fatigué l’auteur, etc.

— Menace de gelée, qui s’est réalisée dans la nuit au détriment de ce pauvre pays. Le serrurier me disait ce matin que la commune comprenant Mainville, Draveil et Champrosay faisait souvent pour quatre-vingt mille francs de cerises seulement.

26 avril. — Peu d’entrain. Mauvaise humeur presque toute la journée pour le jour de mes cinquante-six ans. Je les ai depuis ce matin.

27 avril. — Je suis sorti de bonne heure ; cela me réussit à présent, et je travaille facilement l’après-midi après avoir fait de l’exercice le matin, ce qui m’était impossible autrefois.

J’ai pris l’allée de l’Ermitage et, au croisé des deux chemins, le petit sentier autrefois couvert, maintenant en taillis de quatre ou cinq ans, que je me rappelle souvent avoir pris avec Villot. J’y ai vu nombre de pousses de chêne gelées comme la vigne. Ce sentier aboutit au grand chemin herbu qui fait le tour de la forêt. En prenant à gauche, j’ai trouvé presque aussitôt le chemin direct de Mainville à Champrosay, en passant par le chêne d’Antain. On ne peut pas revenir plus directement.

J’ai beaucoup étudié les feuillages des arbres en revenant ; les tilleuls y sont en abondance et dévelop-