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Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/380

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Remonté me coucher, avant le reste de la société, occupée encore à minuit à jouer.

— Ils croient qu’ils seront plus vrais en luttant avec la nature de vérité littérale ; c’est le contraire qui arrive ; plus elle est littérale, cette imitation, plus elle est plate, plus elle montre combien toute rivalité est impossible. On ne peut espérer d’arriver qu’à des équivalents. Ce n’est pas la chose qu’il faut faire, mais seulement le semblant de la chose : encore est-ce pour l’esprit et non pour l’œil qu’il faut produire cet effet.

26 mai. — Le matin, dans la cour de la ferme où étaient ces dames, pour faire des études sur le fromage, Berryer me disait qu’une chienne qu’il a et qui lui avait été donnée par un voisin, étant retournée aussitôt chez son premier maître, le garde dudit donna à Berryer qui venait la rechercher le moyen de se l’attacher, à savoir d’uriner dans du lait, et de le lui faire boire : l’influence de mâle à femelle et réciproquement, quoique dans des espèces différentes.

Il me disait que s’étant trouvé dans un comité où on discutait la couleur des uniformes, Lamoricière, Bedeau et autres généraux disaient que la durée des habits, au moins comme apparence et conservation en bon état, dépendait de la manière dont les diverses couleurs, parements, revers, etc., s’harmonisaient avec la couleur de l’habit. Ceux qui étaient crus et