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Page:Delacroix - Journal, t. 2, éd. Flat et Piot, 2e éd.djvu/503

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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

Napoléon, va jusqu’au Divan. Comme la Turquie était en guerre avec la Russie, et au moment où une armée russe s’avançait, il montre la lettre, et vient à bout de faire conclure entre les deux empires le traité qui permit à la Russie de porter toutes ses forces contre la France.

— Revenu ce jour par de très beaux sites, entre autres le puits singulier qu’on voit extérieurement. Je regrette bien de n’avoir pas fait un croquis.

Rochers sur le devant, etc., comme aussi un couvert d’arbres où je me suis rappelé Norma.

30 octobre. — Temps magnifique depuis trois jours. — Dans la journée, promenade avec ces dames, Berryer et le jeune M. de Quéru, par cet admirable temps et avec un grand sentiment de plaisir. Le clair de lune est magnifique après dîner ; je n’en jouis qu’à moitié, à cause du cher Richomme qui n’a rien de romantique, mais qui est un bonhomme qui me plaît comme cela. Nous avons le soir avec nous M. de Lanrenceau, qui était arrivé avec sa femme pour dîner.

Mme de C…, fort à son avantage au dîner : je tiens mon cœur à deux mains en sa présence, mais seulement quand elle a sa grande toilette et qu’elle montre ses bras et ses épaules ; je redeviens très raisonnable dans la journée, quand elle a sa robe du matin. Elle est venue ce matin voir les peintures de ma chambre et m’a sans façon mené voir celles de la sienne, en me faisant passer par le cabinet de toilette.