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Page:Delahaye - Rimbaud, l’artiste et l’être moral, 1923.djvu/88

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LA VIE DE SON ESPRIT

moins, le milieu différent, le refuge, la bonne indépendance, l’air mental qui convient.

Surtout quand la classe a pour directeur cet esprit si fin, si noble, si hautement désintéressé : Georges Izambard.

Celui-ci, tout jeune homme encore (20 ans), va être le guide et, dans une certaine mesure, le père intellectuel de Rimbaud.

Il succède à Duprez, autre belle intelligence, plus craintive et presque épouvantée de ce qu’annonçait l’enfant, mais dont l’ardeur professionnelle domine les scrupules[1]. Izambard déploie toute sa science de lettré, se croit obligé de l’augmenter par de nouvelles recherches, en vue de mieux faire sentir à l’élève-ami les saveurs puissantes et nourricières de la phrase latine. Son action pourtant ne se borne pas là.

Il introduit Rimbaud dans la société

  1. A chacun son dû. J’ai nommé autre part les premiers maîtres, je dois signaler aussi parmi les initiateurs de Rimbaud à la forme classique : Pérette, professeur de 4e, Lhéritier, professeur de 3e ; il eut en 2e Duprez ; Izambard était professeur de rhétorique.