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Page:Delamétherie - Leçons de géologie III.djvu/96

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LEÇONS

on ne verra plus de rochers nus et décharnés, et toute la terre ne sera qu’une plaine riante, toujours couverte de verdure et de délices ». Histoire des Voyages, tome XIX, in-4o, page 105.

Cet accord unanime de tous les peuples, pour admettre ces cataclysmes, ou ces déluges et conflagrations successives de notre globe, doit fixer l’attention du philosophe. Il y aura d’autant plus d’égard qu’il n’est pas douteux que les anciens sages ne fussent très-instruits dans les faits de la nature ; ce qui doit faire présumer qu’ils n’avaient pas adopté ces opinions, sans des motifs puissans.

Cependant nous ne pouvons, ni ne devons admettre leurs sentimens, qu’autant qu’ils sont conformes aux faits que nous connaissons, ou que les effets qu’ils disent être arrivés, ou devoir arriver, seraient une suite des causes physiques qui régissent l’univers.

Or, aucun fait historique, ou pris dans la nature, n’indique cette succession régulière des cataclysmes, ou de révolutions périodiques, dans les phénomènes que nous observons à la surface du globe. Nous avons des preuves innombrables qu’elle a éprouvé de grandes altérations, soit par des déluges particuliers, soit par l’action des feux souterrains. Mais rien ne constate que ces événemens aient été assujétis à des période régulières.

D’ailleurs, tous les événemens de ce genre, dont parlent les anciens, paraissent être des événemens locaux pour quelques contrées, et n’avoir pas agi sur la masse générale du globe.

D’un autre côté, nous n’entrevoyons aucune cause physique, qui ait pu produire de pareilles révolutions, lesquelles se seraient succédées aussi régulièrement. Par conséquent, sans nier absolument que ces cataclysmes aient eu lieu, et qu’ils puissent