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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/113

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cisme et de la Théosophie, d’abord à construire un irrationalisme, puis à déclarer qu’il fallait une autre philosophie, — philosophie positive. — Mais son apport dans la spéculation allemande post-kantienne reste surtout ce principe de l’identité absolue qui, après avoir inspiré la Philosophie de la Nature, s’en était dégagée comme la vérité supérieure d’où dépend toute théorie et toute pratique. Par là, en dépit des constructions plus qu’aventureuses de Schelling, la pensée idéaliste, au lieu de s’opposer au réel ou de l’absorber, tentait de le poser en face d’elle comme son expression légitime et en un sens adéquate : si bien que la marche même de l’être, considéré en tant qu’être, paraît prétendre être la règle de la marche même de la pensée. Un sentiment profond, une notion forte de l’objectivité s’étaient fait jour pour restreindre la prétention de l’esprit à faire de sa propre puissance de production la mesure du Tout.

III.Le Premier Principe comme Pensée infinie (Hegel)

Pour une philosophie de l’identité telle que Schelling l’avait conçue, la principale difficulté devait être d’expliquer comment le Premier Principe peut revêtir ou engendrer les formes différenciées, faute desquelles on ne saurait retrouver la réalité telle quelle de l’univers, et c’est là, en effet, l’une des critiques les plus graves que Hegel adressa à Schelling, lorsque, après avoir adhéré à la doctrine de ce dernier, il s’en détacha ouvertement avec la publication de sa Phénoménologie