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Page:Delbos - De Kant aux postkantiens, 1940.djvu/63

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bisheriger Misverständnisse der Philosophen (1790, t. I, pp. 255-338). Inventis facile est addere, mettait-il en épigraphe.

Donc, il s’agit de trouver à la Critique le fondement qui l’assure, qui en démontre d’une façon péremptoire le double résultat, à savoir que les principes de toute connaissance a priori sont en nous, et que les choses en soi sont inconnaissables. Kant, dans sa Critique, emploie des termes comme ceux de représentation, d’objet, de jugement, de raisonnement, sans en justifier l’emploi, et en les faisant malgré cela servir à des démonstrations (ibid., p. 333). Plus précisément il distingue diverses sortes de représentations, des formes de l’intuition, des concepts, des idées, sans les ramener à aucun principe universel qui les unifie. Il avait cependant indiqué lui-même que la sensibilité et l’entendement pouvaient avoir une racine commune ; mais il n’est pas allé plus loin, jusqu’à cette faculté de représentation dont les intuitions sensibles, les concepts et les idées ne sont que des déterminations différentes (p. 263 sq.). — Or c’est en allant jusque-là que l’on peut seulement démontrer rigoureusement les résultats de la Critique : les preuves que donne Kant ne peuvent convaincre que ceux qui admettent déjà certains faits, pour lesquels alors Kant établit qu’ils ne sont possibles que sous certaines conditions. Il montre par exemple dans l’Esthétique transcendantale qu’avec ses thèses seules peut se concilier la certitude apodictique des Mathématiques ; mais que vaut cette affirmation pour celui qui pense que les Mathématiques ne contiennent qu’une nécessité hypothétique ? Kant montre dans l’Analytique transcendantale que les concepts a priori tels qu’il les entend peuvent