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Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/144

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côtés, la tchita absolument éreintée, ne pouvait plus respirer, fit un dernier effort, en voyant sa proie prête à lui échapper. Subitement, elle s’élança avec une agilité extraordinaire et atteignit l’antilope ; elle lui donna un fort coup de griffes à la patte qui fit perdre l’équilibre à cette dernière, en la faisant rouler dans l’herbe.

Prompte comme l’éclair, la tchita profita de ce moment de faiblesse pour la saisir à la gorge et l’immobiliser tout-à-fait. Ce fut fait avec tant de vivacité et de ruse que nous eûmes à peine le temps de nous rendre compte de la manière dont elle avait pu agir. La faim seule pouvait lui donner cette habileté. Depuis deux jours, pour pouvoir lui faire faire ce sport, on l’avait mise à la diète, afin de la rendre plus sauvage et cruelle. La curiosité nous fit regarder de plus près l’attitude de ces deux animaux, qui malgré la cruauté du fait, ne manque pas d’intéresser les spectateurs.

La pauvre antilope était encore vivante, en proie à une terrible agonie par la douleur que lui donnait la tchita. Elle l’avait attrapée à la gorge ; le sang coulait et nous souffrions