Aller au contenu

Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un des Empereurs Moghols de Delhi, avait été réveillé en sursaut par des cris déchirants de chacals. Effrayé, ne se rendant pas compte de ce que c’était, il fit appeler aussitôt un de ses ministres, pour lui demander, qui se permettait de troubler son paisible sommeil à des heures si indues de la nuit. « Majesté, lui dit-il, ce sont des chacals qui n’ayant rien à manger, rien pour se vêtir, implorent votre bonté en demandant que votre Majesté leur vienne en aide et soulager leur misère. » « Bien, répondit l’Empereur, demain je vous ferai remettre cinq mille Rupees, pour que vous distribuiez à chacun, des vêtements et de quoi manger, j’espère qu’ils seront satisfaits. » Quelle fut la joie du ministre, en s’apercevant que sa réponse improvisée avait si bien réussi et qu’il en aurait un si joli profit. La nuit suivante. Sa Majesté fut encore réveillée par les mêmes cris que la nuit précédente, et de nouveau fit appeler son ministre. « Comment se fait-il, lui dit l’Empereur en colère, que vous n’ayiez pas exécuté mes ordres, puisque vous avez reçu l’argent nécessaire pour secourir ces pauvres animaux, pour lesquels vous aviez tant de pitié. » Le