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Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/42

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L’Officier nous dit, en baissant la voix, qu’ils renfermaient les cendres de leurs femmes. Nous pûmes en compter vingt sept sur le premier, et douze sur le second. Selon les mœurs, à la mort de l’époux, les femmes ne vivant que pour leur maître, jeunes et vieilles, se sacrifiaient de leur propre volonté avec résignation, en se faisant brûler vives avec le corps de leur époux. La vie de veuve est vraiment très dure et triste, car la femme ne peut jamais se remarier, quelle que soit son âge ou sa position. Elle n’a plus le droit de mettre aucun costume de couleurs, ni bijoux, seulement des ornements en or, sans pierreries. Les veuves ne jouissent plus d’aucun plaisir de la vie, et deviennent végétariennes, elles ne portent que des voilages de mousseline blanche pendant tout le reste de leur existence ; le blanc étant leur couleur de deuil. Il arrive très souvent que deux familles fiancient leurs enfants à cinq ans, pour les marier à douze ans, et que dans cet intervalle, le malheur veuille que le jeune homme meure. La jeune fille devient veuve avant d’être mariée et tout est fini pour elle, ne pouvant épouser une autre personne. La