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Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/65

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les animaux ne pouvaient pas nous attaquer, au cas où on les manquerait. Chaque jour à une certaine heure de la matinée ils descendent pour boire, à l’endroit même ou nous étions arrêtés, n’ayant pas d’autre issue dans les parages, pour venir se désaltérer.

Là il y a des tigres, mais la panthère domine davantage, et cet endroit choisi pour la chasse est des plus sauvages par sa magnifique nature, pierreuse et accidentée. Notre bateau avançait lentement et malgré la quantité de personnes qui était avec nous, il régnait un profond silence, car le moindre bruit aurait effrayé les animaux qui se seraient aventurés. On ne percevait par instants que le gazouillement des oiseaux, dans cette atmosphère tiède que la brise du matin rendait fraîche et légère.

Tout nous semblait calme et serein, c’était à se demander si vraiment il existait des êtres vivants dans cette campagne solitaire et paisible. Nous conservions consciencieusement la même attitude, le regard fixé dans la même direction ; chaque mouvement de feuille nous faisait tressaillir et par un signe nous nous transmettions les uns les autres notre sensa-