Aller au contenu

Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La femme birmane est si commerçante que l’homme n’a aucun souci dans les affaires : il ne s’occupe absolument de rien. Il est souvent présent, mais reste calme, patient et indifférent. Je crois qu’il reconnaît les capacités de sa compagne et pour cela se tient à l’écart, pensant qu’il n’aurait certainement pas le même succès.

Une coutume originale parmi ce sexe féminin, est de fumer un long et épais cigare blanc, qui à première vue, ressemble à un morceau de canne à sucre. Toutes ces femmes fument en se promenant ou en travaillant. Toute la journée elles ont le cigare à la bouche, qui est considéré d’un grand chic, par le peuple et l’aristocratie. Ce cigare se compose d’un mélange de plantes séchées, roulottées dans de grandes feuilles blanches d’une très faible odeur.

Elles font tout cela avec tant de naturel et d’indifférence en public, qu’on finit par s’y habituer, en ne trouvant rien d’étrange ou de disgracieux dans ce geste masculin, qui après tout leur sied à merveille.

Leur caractère est doux et des plus sociables, leur visage intelligent et souriant à tout