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Page:Delly - Dans les ruines, ed 1978 (orig 1903).djvu/117

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Qu’allait-elle penser là, Seigneur ! Quelles divagations dans son pauvre cerveau !… Xavier avait désobéi, la chose était bien reconnue, et nul n’y avait eu part, excepté peut-être le vieux Fanche, par ses histoires mensongères sur les vieilles salles. Mais celui-là était inconscient… peut-être…

Gaétan, qui remontait de la salle à manger avec l’institutrice — Alix ayant voulu demeurer près de Xavier — s’arrêta d’abord en remarquant l’attitude lasse de sa sœur, puis il marcha résolument vers elle.

— Qu’as-tu ?… Quelqu’un t’a-t-il fait de la peine ? demanda-t-il avec une douceur inusitée. Xavier va presque bien, ce n’est donc pas pour lui…

— Non, mon chéri, ne t’inquiète pas, ce n’est rien… Dis-moi, grand-père a-t-il demandé des nouvelles de Xavier ?

— Certainement, et Mme Orzal aussi…

— Ah ! elle aussi ! murmura Alix dont la gorge se serra.

— Oui, aussitôt que je suis entré : « Comment va le petit malade ?… » Elle a paru très contente quand j’ai répondu qu’il était bien…C’est-à-dire que non… : il y avait quelque chose de drôle dans ses yeux, comme quelqu’un qui serait très fâché…

— Que me racontes-tu là, Gaétan ? Quelles idées tu as, mon pauvre enfant ! répondit Alix en essayant de sourire. Dis-moi plutôt si grand-mère a paru se rappeler de ce qui est arrivé hier.

— Mais oui, ma sœur, elle a demandé : « Et le petit, est-il bien mort ?… » Quand grand-père lui a répondu qu’il vivait, elle a joint les mains en disant : « Merci, mon Dieu ! » Mme Orzal l’a regardée avec des yeux si furieux !… Elle lui a pris le bras très brusquement et l’a forcée à s’asseoir. Mon oncle Even qui entrait en ce moment…