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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/112

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

mari que j’acceptai aussitôt l’idée de ce mensonge. »

Dougual se redressa, les mains crispées à la chimère d’ébène qui formait l’accoudoir de son fauteuil.

— Alors… moi, je ne suis pas « son » fils ?

— Non, tu es le fils de Riec et de Priamvara.

Une exclamation de bonheur s’échappa des lèvres de Dougual. Sa physionomie, tout à coup, semblait transfigurée.

— Pas son fils ! pas son fils !… Ah ! quelle délivrance !… Figurez-vous que, par une révélation posthume de sa mère, Gwen avait appris que la malheureuse femme avait été empoisonnée par Ivor de Penanscoët — ou du moins par ses ordres…

— Je m’en doutais bien, dit Nouhourmal. Et autrefois, il lui a infligé son odieux esclavage, il lui a fait endurer d’affreuses tortures morales, comme à bien d’autres… comme à moi-même. Car je fus aussi la folle esclave de mon attachement désordonné à cet homme, qui semblait posséder quelque philtre infernal. Pendant des années, j’acceptai tout de lui, les pires abaissements, les humiliations sanglantes. Et puis, un jour, sous une plus terrible souffrance, je me réveillai de cet odieux asservissement. Et alors, ce fut la haine qui entra en moi.