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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/180

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

matin, elle vit le temps calme et un clair soleil entrer dans la chambre par la fenêtre dont Mevada ouvrait les lourds volets.

« Il faut que je réagisse… il faut que je reprenne des forces ! » songea-t-elle.

Au déjeuner, elle s’obligea à manger, puis, bien que ses jambes fussent encore fléchissantes, elle descendit et s’assit devant la maison.

« Pourvu que je ne voie pas cet affreux Willy ! » pensait-elle.

Mais Willy ne se montra pas. Gwen n’aperçut que Mevada et Lang, le jeune boy chinois, qui lui jeta au passage un regard curieux.

Le lendemain, au lieu de s’installer devant la maison, dans la petite cour, elle contourna le logis et alla s’asseoir sur la lande, face à la mer. Elle voulait se rendre compte de la façon dont la surveillance était exercée à son égard.

Mais elle n’aperçut ni Willy, ni la métisse, ni Lang. Et cette constatation l’amena à conclure, non sans une plus grande angoisse :

« Pour me laisser ainsi seule, libre, après tout, de m’enfuir en courant à travers la lande, il faut qu’ils soient bien sûrs de me tenir par la crainte du mal qu’ils peuvent faire à mon enfant… Et c’est donc, aussi, qu’ils le tiennent véritablement en leur pouvoir ? »

Elle passa l’après-midi en plein air, tendant toute son énergie à garder quelque espoir que