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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/40

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

sant qu’il y a en lui quelque chose de sauvage. »

Ce fut absorbée dans ces réflexions que Gwen entra dans la salle aux parois de cèdre où le jeune rajah fumait, debout devant la baie ouverte sur les jardins. Il se détourna vivement en disant avec un accent d’impatience :

— Enfin !… Il paraît que la princesse Nouhourmal t’est plus sympathique que son mari ?

— Oh ! oui, Dougual !… Pardonne-moi de te dire cela très franchement, mais ton père…

— Te déplaît… Je pardonne volontiers, ma chère Gwen…

Il souriait en lui tendant les bras.

— … Tu sais combien j’aime ta sincérité. Conserve-la toujours, ma Gwen… De quoi avez-vous parlé, ma mère et toi ?

— Elle a voulu que je lui raconte toute ma vie… Sous son air de froideur, je la crois plutôt bienveillante à mon égard… C’est une physionomie singulière.

— Ne va pas chercher trop loin, Gwen. Ne va pas supposer quelque mystère sous cette froideur dont je n’ai jamais vu ma mère se départir. Volontiers, ta nature sensible et ardente croirait les autres semblables à elle… Non, ma Gwen aimée, il n’en est rien…

Les lèvres de Dougual s’appuyaient sur la