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Page:Delly - Gwen, princesse d'Orient, 1981.pdf/90

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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

le premier instant. Une horreur portée au paroxysme la souleva sur le fauteuil, la mit debout… Ah ! il fallait qu’il fût châtié, cet odieux criminel ! Il fallait…

Un tremblement la secoua. Elle s’affaissa de nouveau sur le fauteuil en murmurant :

« Le père de Dougual ! »

Quelle chose épouvantable !

« Je rechercherai le meurtrier de ta mère et je lui infligerai la punition de son crime. »

Dougual lui avait dit cela… il lui avait fait cette promesse, plusieurs fois. Et maintenant…

Gwen eut un violent frisson. L’épouvante la saisissait, à la pensée qu’elle s’était trouvée en face de l’homme — du démon — qui avait tué sa mère après avoir réduit celle-ci à la pire misère morale. Oh ! elle ne s’étonnait plus maintenant qu’il ne se fît pas scrupule de la tuer, elle aussi ! Et elle était bien fixée sur cet ennemi secret dont Dougual voulait la préserver !

Mais alors… alors…

Oui, c’était une chose terrible que la fille de la victime fût unie au fils du meurtrier, et de quel abominable meurtrier !

Horrible… et impossible. Car, si elle revoyait Dougual, elle ne pourrait continuer de vivre près de lui avec un tel secret. Et si elle lui révélait l’infamie de son père, il y aurait toujours entre eux cet épouvantable souvenir…